Premier « coup de gueule de La Maison du Yoga » : Interview exclusive de Coquidoux, l’escargot

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Publié le: 09-08-2023

Notre grand reporter Picotini le hérisson (il est italien) a interviewé en exclusivité notre ami défunt Coquidoux l’escargot (il est parisien). Picotini a fait appel à une médiume, Suprem’s Praying Mantis  (mante religieuse anglaise) pour se mettre en liaison avec le paradis des gastéropodes  et ainsi recueillir la cruelle destinée de notre ami Coquidoux.

Picotini : « Bonjour Coquidoux, m’entendez-vous ? »

Suprem’s Praying Mantis  avec la voix de Coquidoux : « Oui, mon ami, je vous entends parfaitement. »

P : « Pouvez-vous nous raconter votre histoire ?»

S : « Oui. »

P : « Nous vous écoutons. »

S : « Par une belle matinée de printemps, une bruine fine faisait briller ma coquille de mille feux, j’étais tranquille, j’étais pénard, j’glissais sur le trottoir, quand soudain, de l’autre côté de la rue, j’ai vu des copains se régaler de quelques fines herbes tout en se bécotant. L’envie… toutes les envies, m’ont poussé à traverser cette route peu usagée en ce dimanche matin de grasse matinée des êtres humains. Je commence ma traversée, je rêve déjà de ce bel escargot à la coquille presque rose sous ce ciel gris… Hum, c’est le printemps ! La pluie a lubrifié la route de bitume, ainsi ma progression est rapide et je prends mon pied en glissant, glissant sous la menace d’une éventuelle roue de bagnole. Mais c’est plus fort que moi. Je me remémore ce beau film : Turbo et ça me donne du courage… J’ai fait ma traversée en 1h15 ! J’étais fier de moi ! De l’autre côté de la route, je commence à emprunter une petite bande herbeuse. Les brins d’herbe chatouillent mon ventre, ça m’émoustille ! Mais quand je me rends compte qu’il y a encore un obstacle, je me décourage… Il y a un autre ruban d’asphalte qui me sépare de la terre promise et que je n’avais pas vu à cause de la hauteur du trottoir. Un autre ruban d’asphalte ?! Comme si il n’y en avait pas assez dans cette petite ville tranquille. Mais pourquoi ? Bon, j’y penserai plus tard. Je continue ma glissade sur cette nouvelle étendue. En 10 minutes, je suis au milieu de ma traversée, le courage remonte. Bah, js’uis descendu de Paname pour me la couler douce et ce n’est pas un dernier coup de rein qui m’empêchera de me régaler… Quelques centimètres plus tard, mes cornes se rétractent sous un coup de vent. Mais qu’est-ce que c’est que ça ? … Un bicloune !! Un autre ! Panique à bord. Je me rétracte sous ma coquille et la … crac, mon cœur explose dans un éclat de coquille… Une roue de vélo est passée sur mon corps. J’ai mal, je pleure, je me meurs … » …

P : « Coquidoux ? Etes-vous encore avec nous ? »

S : « Oui, mais je pleure encore… »

P : « Pardon… »

S : « …Aujourd’hui, je suis au Paradis des gastéropodes, j’ai des potes bulots qui se sont fait bouffer à l’apéro avec de la mayo et des amies limaces qui se sont faites empoisonnées dans des jardins potagers. Mon témoignage n’est pas un cas isolé, vous pensez bien, mais je suis révolté de constater que pour ces Ecolos Bobos à vélos, l’homme a déroulé des millions de kilomètres d’asphalte en plus des rues déjà agressives. Où est l’écologie là-dedans ? N’y aurait-il pas plus de poésie à laisser quelques chemins creux qui sentent bon la noisette où on ne veut pas mettre pied à terre devant Paulette ? Pourquoi ne pas utiliser d’autres matériaux ? Pourquoi ces Ecolos Bobos à vélos n’ont-ils aucun respect pour nous ? Ce sont les mêmes dans leurs bagnoles qui buttent vos confrères et consoeurs hérissons, cher ami Picotini, n’est-ce pas ? »

P : « Oui, en effet, nous sommes victimes de beaucoup  « d’accidents volontaires », ça les fait rire… Je pleure aussi des amis et des parents, tout comme vous, ami Coquidoux… »

S : « J’veux pas plomber l’atmosphère, mais m…, ils peuvent faire autrement. La planète terre n’a pas besoin d’eux, qu’en est-il du contraire ? »

P : « Je vous rejoins à 100%, ami… Autre chose à nous confier ? »

S : « Malgré tout, il y a des êtres humains sympas, de ceux qui me ramassaient quand je courais un danger et me déposaient à l’abri, alors, j’ai une pensée pour eux et de la gratitude. Chaque escargot sauvé, c’est un peu de vie préservée, une goutte d’eau pour sauver la biodiversité. Les êtres humains sont intelligents et sont les seuls êtres vivants à pouvoir modifier leurs attitudes, toutes leurs attitudes : alimentaires, actes, pensées… »

P : « Oui, vous avez raison, ils sont intelligents et finiront par revenir écouter la nature… Je vous remercie pour votre témoignage. »

S : « Oui, ils retourneront dans la nature et nous pourrons nous bécoter ! Nous sommes si doux ! »

P : « Contrairement à nous !! »

S : rires « Oui, mais vous faites partie d’un tout et il en faut pour tous les goûts ! Adieu ami Picotini. »

P : « A Dieu, ami Coquidoux… Merci amie Suprem’s Praying Mantis pour votre précieuse collaboration»

S avec sa propre voix : « Ce fut un honneur de vous aider tous les deux ! »

Ainsi s’achève l’ interview de notre grand reporter le hérisson Picotini qui a recueilli les propos de Coquidoux l’escargot, grâce à notre amie médium Suprem’s Praying Mantis.

L’écologie, oui mais pas à tous prix…