Yama et Niyama : les bases de la pratique de Yoga

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Publié le: 09-08-2023

Le Yoga selon Swami Yégo                                                     

Le Yoga est arrivé en occident dans les années 50 grâce à d’éminentes personnalités faisant références dans le Yoga contemporain ; citons entre autres  BKS Yiengar, André Van Lisebeth, Shri Mahesh, Desmond Dunne, Eva Ruchpaul… A cette époque, la porte d’entrée la plus accessible pour les occidentaux était la pratique posturale.

70 ans plus tard, avec les formations de professeurs dispensées par différentes écoles de par le monde, et en France par les  fédérations de Yoga, l’étude des textes sacrés et de l’histoire du Yoga nous amènent aujourd’hui à élargir notre champ de recherche. A nous, professeurs du quotidien à évoquer les bases de la pratique de Yoga avec nos élèves.

Patanjali, compilateur des Yogasutra, expose le cheminement du Yoga en 8 étapes (l’Ashtanga Yoga : le Yoga en 8 membres).

Les deux premiers membres sont rarement enseignés dans les cours de Yoga accessibles au grand public. Pourtant, ils  indiquent simplement les attitudes à développer pour mieux vivre au quotidien et potentialiser les effets des pratiques plus courantes comme les exercices posturaux, respiratoires et méditatifs…

Voici donc exposé Yama et Niyama avec des exemples précis qui donneront une idée plus claire de leur mise en pratique.

YAMA (réfrènements)

  • Ahimsa : n’avoir nul désir de nuire à aucun être vivant

Respecter les plus petits que soi, les plus faibles, les espèces dites inférieurs (les animaux), rester humble face à la nature. Devenir végétarien ou tout au moins consommer moins de viande. Avant de dire une méchante chose à quelqu’un, tourner 7 fois sa langue dans sa bouche… le temps de réfléchir à la portée des paroles.

  • Satya : ne pas se départir de la vérité-réalité

Ne pas mentir sauf dans les situations extrêmes pour ne pas blesser une personne affaiblie (douceur de nos paroles aux personnes âgées, aux mourants…). Ne pas faire croire au père-Noël aux enfants.

  • Asteya : ne rien s’approprier de ce qui est à autrui

Rendre à César ce qui appartient à César. Ne pas s’approprier les biens de quelqu’un, ses idées,  les fruits de son travail…

  • Brahmacarya : se mouvoir dans le sacré (littéralement : abstinence, austérité)

Mettre en œuvre de nouvelles habitudes, comme méditer au moins une fois par jour et se remercier pour ce temps consacré que l’on offre à notre être et rendre grâce au principe divin que l’on a choisi et qui facilite la régularité. Prendre conscience de la construction de la société qui nous rend dépendants et s’en défaire. Prendre du recul sur l’importance des apparences, des appartenances à des groupes et au qu’en dira-t-on. Lire plutôt que de regarder la télévision. Demeurer dans ses pratiques avec assiduité.

  • Aparigraha : ne pas être possessif

Cultiver l’art du détachement en commençant par changer de vocabulaire. Par exemple ne pas dire « ma voiture », mais « la voiture », « chez moi », mais « à la maison », « mon fils, ma fille », mais citer leurs prénoms, idem pour « mon mari, mon ami… », « mon travail », mais « le travail ». De façon à se détacher des biens matériels  qui peuvent disparaître du jour au lendemain et des liens  avec l’entourage familial ou amical pour considérer les personnes que nous côtoyons comme des individus à part entière qui ont leur histoire et leur propre vision des choses.

NIYAMA (observances)

  • Shauca : veiller à la pureté (intérieure et extérieure)

Dans tous les anciens ouvrages de Yoga, est évoquée la propreté. Aussi bien la propreté du lieu d’habitation, du lieu des pratiques, l’hygiène du corps et la pureté du mental par les pratiques de méditation. Ce sont les premiers principes à observer pour être dans les meilleures conditions pour les pratiques.

  • Samtohsa : veiller à entretenir en soi un état de contentement apaisé

Sourire à soi, aux autres, imprimer un léger sourire à ses lèvres en permanence et sourire quand on parle au téléphone.

  • Tapas : entretenir l’ardeur et le goût de l’effort

Ne pas se décourager mais être dans l’action. L’égo nous pousse souvent à différer les choses que nous avons à faire et nous incite, par exemple  à nous lever plus tard, à prendre contact avec un ami plus tard. Et parfois, il est trop tard… C’est maintenant qu’il faut commencer ! La vie passe vite et pour l’instant, tant que nous sommes vivants, il faut rester dans l’action.

  • Svâdhyâya : s’atteler à l’étude de textes sacrés, à une constante réflexion

Lire au moins quelques lignes de philosophie, de poésie, ou d’un texte sacré chaque jour avant de s’endormir. Etre curieux  et lire, lire et lire !

  • Ihsvara-pranidhana : s’en remettre à un principe suprême qui dépasse la sphère individuelle

Avec humilité et gratitude, sentir la présence de quelque chose qui non seulement nous dépasse mais qui est aussi infinie. A chacun de trouver ce qu’il comprend et conceptualise le mieux. Et penser que cette chose, ce principe atteindront  tous les êtres vivants pour leur bien.

A vous de trouver dans ces exemples, ceux qui seront assez faciles à mettre en œuvre afin de commencer doucement mais sûrement. Puis dans quelques temps, relisez cet article pour constater vos changements. Prenez d’autres points à mettre en œuvre et ainsi de suite.

Ecrivez-vous une courte  antisèche de synthèse à lire le matin au réveil pour vous remémorer ce que vous souhaitez travailler quelques jours ou un mois. Faite-vous un plan d’actions concret.

Alors… au travail, pour aller mieux !